segunda-feira, 23 de junho de 2008


PTB .a directiva da vergoña (Fr.)

Parti du Travail de Belgique

Département International






18 juin 2008



Déclaration du Parti du Travail de Belgique sur la « directive de la honte » votée ce jour au Parlement Européen


  1. Les États de l'Union européenne veulent à l'avenir pouvoir mettre en prison jusqu'à 18 mois (au lieu de six) sans jugement les réfugiés sans papiers. Ils veulent la suppression de l’aide juridique obligatoire et gratuite, l’interdiction du territoire de l’UE pendant 5 ans pour les personnes expulsées, le renvoi des étrangers (y compris les personnes vulnérables : femmes enceintes, personnes âgées, mineurs non accompagnés) vers des pays tiers ou par lesquels ils n’ont fait que transiter. Un projet de directive est examiné ce 18 juin au Parlement européen. Elle signifie la généralisation à toute l'Europe des règles les plus dures et les plus injustes en vigueur en Allemagne. Cette directive intervient au moment où le nombre de demandes d'asile est retombé au niveau de 1977.

  2. L’immigration (légale ou clandestine) n’est gérée aujourd'hui en Europe qu’en fonction des intérêts du patronat. Celle-ci ouvre les vannes de l’immigration et les referme en fonction de son besoin de main-d’œuvre et de ses intérêts économiques.

La politique de l’Union européenne qui s’en suit est en deux volets : la fermeture des frontières d’une part, une perméabilité sélective d’autre part.

  1. D’une part, l’Union Européenne se construit comme une forteresse inaccessible niant les droits les plus fondamentaux des personnes immigrées ou réfugiées sur son territoire tant du point de vue du logement que des soins médicaux, de l’aide financière, du travail, de l’éducation, de l’exercice des droits politiques ou syndicaux,. L’Europe forteresse tue ainsi des milliers de personnes qui essaient chaque année de franchir ses frontières. La répression contre les travailleurs sans-papiers contribue à les pousser encore plus dans l'illégalité, les emplois au noir mal payé et de très mauvaises conditions de travail. Cette politique permet de les utiliser pour faire concurrence aux travailleurs légaux.

  2. D’autre part, l’Europe accepte une certaine forme d’immigration : celle d’une main d’œuvre à la carte, généralement une main d’œuvre qualifiée, selon les besoins du patronat.

  1. Cette politique est sans issue. Il ne sert à rien de dresser des murs de barbelés autour de l'Union européenne et mener au niveau mondial une politique économique jetant des millions de personnes dans la misère et ne leur offrant que la possibilité de fuir pour survivre. Comme l'a dénoncé récemment le président bolivien, Evo Morales, l'Union européenne exige des nations du tiers-monde d'ouvrir ses frontières au commerce, aux services financiers, aux services publics de ces pays au nom de la "liberté de circuler du capital". Elle leur interdit de défendre le caractère public de l'eau, du gaz et des télécommunications. La privatisation de ces secteurs au profit des multinationales européennes pousse des millions de gens dans la misère. L'Union européenne promeut d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, amis elle emprisonne sans jugement les êtres humains qui ont essayé de circuler librement.

  2. L'immense majorité des migrants viennent dans l'Union européenne pour contribuer à l'économie, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent pas occuper les Européens. Ils contribuent au rajeunissement démographique du continent européen.

Les émigrants représentent la plus importante aide au développement. L'Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés, soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au plan mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l'aide au développement.

  1. Pour mettre un terme à la concurrence organisée entre travailleurs légaux et sans papiers, nous exigeons le retrait de la directive de la honte, nous proposons la régularisation des sans-papiers. L’octroi d’un permis de séjour aux sans-papiers qui séjournent dans nos pays de manière durable leur permettrait de sortir de la clandestinité et mettrait fin au traitement arbitraire dont ils font l’objet. Lorsque la situation d’un travailleur sans papiers est régularisée, il bénéficie des conventions collectives, de la législation sociale et des droits syndicaux. S’il gagne le même salaire et travaille dans les mêmes conditions, il apparaîtra beaucoup moins comme un concurrent aux yeux des autres travailleurs.

    Cela permettra en outre de mettre un terme aux contrôles inhumains, aux incarcérations et aux expulsions de gens qui n’ont commis d’autre crime que celui de vouloir offrir à leur famille un avenir meilleur, mais qui ont le malheur de ne pas posséder de papiers en règle. En ce domaine, c’est pourquoi nous réclamons des critères objectifs pour la régularisation des sans-papiers. Nous proposons également de transférer la question de l'immigration des ministres de l’Intérieur vers les ministres de l’Emploi

Parti du Travail de Belgique